lundi 30 juin 2014

Mon heure est venue


Immobile - la gueule ouverte - les cris s'intensifient, rugissent, saturent, se transforment, explosent les alentours, imposent le respect - à genoux, prière et soumission - que pouvions-nous faire d'autre - il a baissé les yeux vers moi, et j'ai su qu'il m'invitait - à reculons j'étais figée - j'avançais, le pas léger et les cheveux au vent - ralenti rock - ballade de Patti Smith - noir et blanc - Woodstock dans la brousse - juste avant la fin - insouciance du dernier instant - parfum d'un commencement - en haut de la falaise, j'ai ouvert les bras - le signe des cris de joie - communion du peuple face aux éléments et face à l'homme qui détruit - comme une enfant qui se blottit dans les bras d'un gros chat, rassurée - j'ose regarder devant et faire voler ma robe - magistrale et puissante, je suis la lionne de ce tourbillon -  de pollution est embuée la ville - je suis en cage mais pas pour longtemps - l'appel de la vie est à ma porte, je ne laisserai aucune chance aux imbéciles - dégagez le passage, la patronne a rendez-vous

Photo Nick Brandt, texte Irène, juin 2014

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