mercredi 26 mars 2008

Saturation mûre

Au milieu de la foule elle m'éblouissait
Même avec tous ces gens je ne voyais qu'elle
Je marchais le long d'un sentier perdu
Je l'ai ceuillie un soir dans les derniers rayons
J'ai tendu mon bras une chance de l'atteindre
Elle ne m'a pas vu a tourné la tête
Et j'ai pris soin d'elle comme le Petit Prince
Mais elle a fânée la tige dans l'eau
Je sais maintenant disparue trop tard
Je suis droit devant une masse informe
Tout le monde est pressé autant me hâter
Après une seconde devant un soleil
Audieu rêve fleuri bonne route et je souhaite
Oses t'attarder une prochaine rencontre
Penses au goût fruité d'une fleur bien mûre.

Assieds-toi

La pièce est vide maintenant
Vide et propre pour les suivants
Seul reste encore un tabouret
Celui dont on n'a pas voulu
Celui de trop dans l'déménagement
Y a toujours un objet qui rentre pas dans le camion
Et un vieux truc en bois autant le laisser-là
Devant la fenêtre comme avant
Dix ans après bronzé pareil
Personne assis toujours fidèle
Alors j'ai pris ma place d'enfant
J'me suis sentie petite et frêle
Et ai chanté en m'balaçant.

Saint Segal, 26 mars 2008

Le jardin désert

Quand on est dedans on regarde le dehors
Quand la neige fond les arbres nus
Quand les gouttes d'eau s'apaisent transparentes
Quand l'herbe gelée un oiseau qui chante
Quand les branches se dénouent se dévoilent bourgeons
Toujours derrière la vitre je ne fais qu'observer
Toujours cette imposture devant l'immensité
Toujours courage absent descendre l'escalier
Toujours buée ou larmes se mélangent salées
Toujours un cri de joie étouffé enfermé
Quand le brouillard s'épaissira
Et que personne ne me verra
J'ouvrirai la fenêtre.

Saint Segal, 26 mars 2008.

Ambroise Tézenas

"Pékin, théâtre du peuple"
Des images sublimes
Des rues immeubles vitrines vélos
Impression de mises en scène éclairées
Visages noir blanc rouge flash vitesse des paysages végétation envahissante escaliers hôtels ombres silhouettes sensations de vides parfumés de vie fuyante grouillante
Un voyage en Chine
D'autres au vol entre Paris Inde Laos Las Vegas
Absolument découvrir ce petit monde irréel
Enfin en couleurs par Ambroise Tézenas
Errant dans ses contrées par hasard feuilletées
Une révélation m'est apparue .com

Thierry Bouët

Un enfant, une girafe, le parquet et les murs clairs, entre innocence et suffisance, Thierry Bouët maîtrise à merveille sa perception dans l'optique du rêve de plus en plus approché, et nous offre des séries insolites et simples, qui ont quelque chose de la sérénité et de la vie recréée et évidente, ici la série "Les enfants". A voir aussi pour plus d'originalité, des photos de personnalités qui nous invitent dans leur chambre, intime souvent étonnant, "Les lits". En 1980, un jeune photographe de mode ignorait qu'il allait entrer dans le grand monde et se l'approprier.

jeudi 20 mars 2008

Noircir des pages

Parce que la scène est l'art de l'instant présent
Parce que la parole te tient en éveil
Parce réunis voici dix regards
Tournés vers un texte deux corps s'en emparent
Si quelqu'un savait que j'immortalise
Que je prends le pouvoir de capter la pose
De tenter saisir cet unique éclat
"On ne badine pas avec l'amour" extrait
Quand Musset revit c'est toujours magique
D'oser projeter des siècles passés.
Ici et maintenant tout signe porte à croire
Que noircir des pages est plus grand espoir.

16 mars 2008, Port-louis, Alice L. et Priscille B. en répétition.

Au bord de la scène

15 mars 2008, Port-louis (56), Alice F. en répétition dans la Salle des Remparts.

mardi 11 mars 2008

Texte: mes 20 ans

COMME L'ECLAIR EN CHANTIER

3.3.2008
C'était prévu pour samedi il nous restait encore 5 jours
Réunir des amis retrouvailles assurées des gens de loin maintenant
Un endroit pour la fête la grange serait le mieux
Une vieille grange sombre et poussiéreuse noire et sale l'atelier de mon père
Poteries four outils et fragments de cloisons futures
Commencement rien de fini et on balaye
Pour aider mes parents je suis arrivée vendredi en avance
Presque tout était prêt je ne reconnaissais plus la salle
Propre lumineuse et on a terminé finitions en riant
Mon père sur un tabouret tortillant les fils électriques pour amener la lumière
Ma mère au grenier descendait des matelas et tonnes de couvertures
Je nettoyais les tables et dépliais tapis
Je regardais songeuse les pierres se transformer
Devenant comme taverne chaleureuse sur mesure
Une pièce ciment brut, une vue sur la colline
La forêt de sapins devant notre hauteur
Dans les préparatifs silencieuse je souriais
Et remerciais quelqu'un pour ces parents les miens
On était donc plusieurs a sentir approcher
Demain peut-être comment imaginer
L'envahissement inévitable plus que des invités
De tous les coeurs réservés pour une occasion
Aujourd'hui seule heureuse je comptais les chaises
En chantant intérieurement

Avant de m'endormir un papier griffonné
Je pose et mon stylo sur la pile de livres
La liste des courses une paëlla pour 15
Et j'éteins la lumière et je tourne la tête
Obscurité silence calme et sérénité
Demain à la même heure ils arriveront encore
Tout sera éclairé et joie insouciante
En réponse à l'attente de ce moment ensemble

Samedi 8h
Brouillard et vapeur du lac
Derrière la fenêtre avec mon bol de chocolat chaud
Je m'attends déjà à voir surgir quelqu'un
Criant par la fenêtre qu'ils ont eu du mal à trouver
Arrivée en fanfare une bouteille à la main
Mais juste une pluie légère rebondit sur la route
Vide et malicieuse quiétude passagère
A savourer pourtant avant de faire chauffer
Du lait pour maman je l'entends descendre les escaliers.

Dans les rayons toutes les deux c'est la foule aujourd'hui
Je défile la liste et tout dans le désordre
On prend et je raye parfois je la perds
Je cours dans le Leclerc et puis je l'aperçois
Avec son gros caddie on n'aura jamais assez de place
On s'arrange et on trie paëlla petit déj' apéro midi dessert
Et on rit de ridicule rapidité
Enlève le coca met le lait c'est pas ça qui nous empêche
Et le coffre chargé en route les victuailles

15h à la maison
La première est ici je suis allée chercher Louise à la gare
L'après-midi à préparer le riz et les gâteaux
Maman et elle dans la cuisine causent et rient et n'arrêtent pas
Je suis toujours devant la porte au téléphone
Allo ici les renseignements itinéraires horaires
La grange s'étoffe canapés et nappes
On dirait une cérémonie ou un mariage
Mais l'état des murs et outils entassés dans un coin
Etagères cachées par des couvertures ça suffira
Trahissent que la fête sera la bonne franquette
Et un petit café avant de repartir
Amener la musique il va bientôt être l'heure
Met les chips si tu veux dans les plats qui sont là

Et les voitures en trombe s'engouffrent dans la cour
Je reconnais les silhouettes à travers les phares
Ils sont tous bien sappés sortent des bouquets de fleurs
Je les vois qui observent ils ne sont jamais v'nus
C'est grand chez toi sympa venez c'est par ici
Et ça commence délire on se charie déjà
Pour venir déjà l'effort d'une heure de route
Ca ne les dérange pas du moment qu'ils sont là
Je les embrasse tous ils découvrent l'endroit
Et les canapés sont vite apprivoisés
Naturellement musique et conversations agitées
Sous les spot installés quelques instants plus tôt
J'ai du mal à croire qu'hier ici vivait
Une grange fatiguée d'être longtemps abandonnée
Maintenant elle revit de mille sourires complices
Et grâce à elle ce soir la tempête ne nous atteindra pas.
On mange on boit on rit on se raconte la vie
Depuis des mois déjà chacun bifurque et construit son chemin
Quand des âmes se retrouvent si grandement changées
On se reconnaît encore on ne s'est pas éloigné
Toujours heureux d'apprendre ce que tu deviens
Peut-être que demain tu ira voyager
Profitons de ce temps où la distance n'est rien
Et regardons-nous vivre différemment
Et regardons-nous rire comme avant
Et la soirée s'allume des chansons mal chantées
Des voix et verres cassés
Des plateaux renversés et du pain émietté
Le punch est descendu et nappe écartelée
On danse on parle on rit et on se raconte anecdotes
Il se passe tellement de choses déjà entre nous
Il n'y a presque plus de place pour le passé quotidien
Ca ne fait rien on est bien
On prend des photos drôles
Des groupes entre avâchissement étreintes fatigue euphorie
Le concert c'est n'importe quoi mais on se comprend et ça nous plaît
De mélanger saxo accordéon bombarde alors on joue
Par-dessus la musique qui devient fond bruitage

Les parents présentés ils se joignent à nous
Plongés subitement dans un univers
Ils s'entendent et tentent de recomposer
De mettre des visages sur ce que je leur ai raconté
Leur présence est telle que l'on rit plus encore
Et que les invités sont presque au complet
Sauf mon frère petit devant son ordi
Qui n'a pas osé s'approcher de l'antre
Regardant de loin les fenêtres illuminées
D'où s'échappent un son des rires et des visages
En mouvement incessant ça lui donne sûrement
L'impression que tout ceux qui devaient venir
Sont là et on a fermé la porte
Qu'il soit là ou non ça ne change rien
C'est ce qu'il doit se dire.

Au fil de la nuit des gens se rencontrent
Des gens se parlent enfin avec le temps tout vient
J'ai ouvert les cadeaux j'ai pleuré de rire
J'ai senti qu'enfin j'étais au milieu
Pourtant si je pars faire chauffer la suite
La fête continue heureusement j'aime bien
Observer de loin faire des allers-retours
La maison la grange, c'est chaud-froid exquis
Je m'occupe de tout et vous dégustez

On reparle théâtre on fait du ping-pong
Certains yeux mi-clos suivent nos enchaînements
Deux se sont écartés sont partis s'ballader
Deux cherchent la note juste instruments en mains
Dans la pièce d'à côté se sont isolés
D'autres fument leur clope réveillés dans le vent
Je montre des photos de Paris et de nous
Des souvenirs reviennent et on se rappelle
Un par un ils montent je les couchent à l'étage
Bientôt nous ne sommes plus que trois à se rapprocher
Tranquillement enfin on cause de tout
Ce qui nous arrive est un truc de fou
De se retrouver avec tant d'écart quand l'année dernière
On était sur le même tournage.

A 6h je suis
seule dans la nuit
la seule éveillée
parmi les endormis
tellement nombreux
que je me sens forte
alors j'entreprends
devant le désordre
de tout nettoyer
mon idée traverse
que le paradis
est de se lever
après une soirée
du moins agitée
assis à la table
blanche et inondée
de chocolats chauds
et fruits et brioche
alors je commence.

Lave-vaisselle se remplit et je croûle sous le poids des assiettes collantes
La nappe se déchire et la nouvelle se scotche avant de dévaster les capsules
Pendant le va et vient, je m'arrête des minutes
Fascinée par le ciel qui change de couleur
Le jour va se lever et je serais témoin
Que ce retour au jour n'est pas comme les autres.
Je vois chaque seconde le noir faire place au bleu
Puis les oiseaux chanter quand je suis au dehors
Pour m'encourager et m'accompagner
Quand la salle se vide de tout débris
Se ravitaille de fraîcheur matinale
On ne sent plus l'alcool mais la confiture
La tornade passée voilà le jus d'orange.

A 8h enfin je peux déguster
Une tartine grillée en les attendant
Devant le buffet je regarde le jour
J'ouvre les volets, lève-toi Arthur
Descends déjeuner ton train ne va pas tarder
Et un par un comme ils on disparus
Un par un ils reviennent s'étonnant du changement
Dévorant les bananes et me remerciant
Mais merci à vous, vous m'avez comblée
Et à la prochaine ne vous perdez pas.

Le dicton ne ment pas quand il dit malicieusement
Que l'on se rappelle éternellement de ses 20 ans.

lundi 3 mars 2008

Christiane Robin

Photographe de spectacle, danse contemporaine théâtre musique, aucun défini et tous styles confondus, rien n'échappe à l'artiste qui nous offre aperçus et rendus de moments uniques en noir et blanc comme des photos d'histoires, illustrations de secrets imprimés. Si vous avez une envie de souvenirs d'un spectacle marquant, faites un tour à la galerie et cherchez votre comédien... Il y a tellement de mondes représentés, vous redécouvrirez un auteur par une image qui apporte un plus de beauté simple.

Ballet Angelin Preljocaj

Elisabeth Cosimi

S'intéressant aux personnes en marge de la société depuis 2004, Elisabeth Cosimi porte un regard touchant et interrogateur sur les réfugiés des camps de Chypre et Malte. Mirages d'Europe, une exposition attirante à traverser pour des regards derrière un grillage et des envies d'horizon qui dépassent l'image, alliant beauté d'âmes perdues et nostalgie d'un espoir vivant qui ne prendra jamais vie...