vendredi 16 janvier 2009

Impression d'automne


Automne ou hiver
Paradis ou propriété
Je vous avouerai non sans une fierté
Que c'est mon jardin que vous y voyez
Décembre entammé par le gel fixant
Les arbres immobiles majestueux reptiles en attente du temps
Par l'heure avancée de journée chargée
Femme à la fenêtre écoutant la foule
Harmonie spectacle rouge et vert et blanc
Sur fond rose pastel on croirait rêver.
L'enclos est à nous, les granges outillées, matériel rangé
Eux dans leur espace, nous derrière la vitre
Leur vie est ici et par tous les temps, la nôtre en suspend électricité s'agitant.
Un tableau parfait d'un équilibre impressionnant
La nature surprend quand on se recule.
Ici c'est chez moi, l'été j'y dessine, souvent j'y réfléchis
Mais chaque fois que j'arrive, je n'en crois pas mes yeux
Comme un héritier devant l'adolescence du jardin.

Photos Agnès Simonel, 2008, Saint Segal (29). Le jardin de la famille Letellier.

Graffiti

Ma joue est éraflée, comment s'en sortir ? Mes pas sont nettoyés, qui les a effacés ? Mes souvenirs embrouillés, question d'organisation ? Un parcours en friche, une esquisse de couleur, rapport à la perte ? Vernis écaillé, parfum éparpillé, suis-je enfin arrivée ? Si la porte s'ouvre, une fausse poignée de mains, je vous en prie entrez, je rebrousse chemin, j'irai m'entasser même si c'est pas chauffé. Une vague bleu blanc rouge, symbole établi, voilà ce que j'en fais de ton rêve de vie. Signe-toi chéri si tu es un homme. Bombe entre nos mains, jouons à la marelle. Quand nous serons grands, nous peindrons nos clans. Sur les mains ou dans le corps le sang qu'est ce que ça change ? J'ai les cheveux coupés, les habits déchirés, inutilisable, certes inqualifiable, mon coeur est vivant même si ça ne se voit pas.
Un ciel d'un seul trait, étoile respirante, sur les murs de Brest, rade désaffectée. Palais oublié, grange brutalement sourde, quand on s'y promène on lit des histoires. Quoi qu'on puisse en dire, passée la soirée, ci-gît au goudron les derniers rayons de soleil.

Photo Agnès Simonel, 2008, Brest (29).

Ascension


Etourdissante Bretagne comme un accélérateur de particules
Fatiguante solitude du déserteur affamé
Pourquoi chercher courir la lande
Quand en chemin mainte fois piétiné
Surgit le phare et l'escalier
On s'agglutine on se précipite
Gracieux géant surplombant les terres
Arride de pleurs de déceptions
Avide de peurs et d'insatisfactions
Un grand sourire encourageant
De marbre de marches entourées d'eau
Innombrables énumérées franchissables et indestructibles
Tout le mystère reste entier quand on ose la tête en haut
Magnifiques sous le cliché
Posons le pied sur l'escalier.

Photos Agnès Simonel, 2008, Bretagne.