vendredi 16 janvier 2009

Graffiti

Ma joue est éraflée, comment s'en sortir ? Mes pas sont nettoyés, qui les a effacés ? Mes souvenirs embrouillés, question d'organisation ? Un parcours en friche, une esquisse de couleur, rapport à la perte ? Vernis écaillé, parfum éparpillé, suis-je enfin arrivée ? Si la porte s'ouvre, une fausse poignée de mains, je vous en prie entrez, je rebrousse chemin, j'irai m'entasser même si c'est pas chauffé. Une vague bleu blanc rouge, symbole établi, voilà ce que j'en fais de ton rêve de vie. Signe-toi chéri si tu es un homme. Bombe entre nos mains, jouons à la marelle. Quand nous serons grands, nous peindrons nos clans. Sur les mains ou dans le corps le sang qu'est ce que ça change ? J'ai les cheveux coupés, les habits déchirés, inutilisable, certes inqualifiable, mon coeur est vivant même si ça ne se voit pas.
Un ciel d'un seul trait, étoile respirante, sur les murs de Brest, rade désaffectée. Palais oublié, grange brutalement sourde, quand on s'y promène on lit des histoires. Quoi qu'on puisse en dire, passée la soirée, ci-gît au goudron les derniers rayons de soleil.

Photo Agnès Simonel, 2008, Brest (29).

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