lundi 14 septembre 2009

Splendeur nulle part ailleurs



L'habitude une grande sourdine disait Samuel Beckett
La Bretagne une terre lointaine s'imaginent les étrangers
Comme une caresse effleurée inatteignable et fragile
Qu'on aperçoit dans les livres qu'on devine majestueuse
Dangereuse et capricieuse comme une jeune fille sauvage
Nous appelle ses enfants en riant de nos soucis.
Foulée de milliers de pas jaloux d'immortalité
De grande sérénité qu'on voudrait tout embrasser
Elle observe sans sourciller les humains qui se débattent.
Dans un filet sans canevas dont les mailles n'existent pas
Dans une ouverture sans fond dans une vie sans nourriture
Les hommes qui jouent à cache-cache se perdent et ne se trouvent plus.
Les années passent en courant sans jamais se faire attraper
Voilà ce que c'est que le temps quand on joue comme des enfants.
Malgré tous les tourbillons, les fantaisies insolentes
Les hommes s'enivrant de chants, de vin et de mots savants,
Les Montagnes Noires se marrent face à cette fourmilière
Qui veut sortir de l'enfer creusant pour une pépite d'or
Qu'il ne voit pas à ses pieds.


A la lueur du Big Bang au lendemain de la guerre
La veille du recommencement et de tout ce qu'on espère
Dans les embruns nuageux du doute frêle et contagieux
Je prends ta main dans la mienne à travers les Monts d'Arrée
Au crépuscule du devoir sur la route des sommets.
Les rochers désordonnés comme un art qu'on ne peut nier
Depuis toujours ils rappellent La Ballade des gens heureux.

Les Monts d'Arrée, Bretagne, 6 septembre 2009.

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